Chez Bigoud & Gueuse (accés interdit aux donzelles)

Ben tiens pour une surprise c'est ben une surprise la vieille!!!
Qu'on que tu fous là!!!

La pauvre gueuse était pas trop mécontente de croiser la vieille Bigoud, car en fait y'avait bien que la vieille qui n'atait pas trop désagréable avec elle, elles se comprennaient toutes 2.

Ben moé tu vois, j'trainaille dans l'coin.... t'avoues que j'me fais un peu chier dans c'bourg, et pi v'la l'hiver.....

Et toé racontes ya longtemps qu'ch't'as point vue!!

Qué j'té racontaille qoué ? S'passe rien en ce moment ! Viens t'en boire un fût avec moué !

Mamy elle prend la geuse et l'emmène à l'interieur.

R'gardes doont ma nouvelle bicoque ! C'est la Lidie qui m'la donné ! Pis y'a d'la place pour deux là d'dans ! Ti viens habitaille avec moué ?!!
On va rigouler ! KURF KURF Kuuuuuurf !!!
On boustifaillera de la truite et on jouera à la crapette ! Et aussi, on f'ra du bouillon et de la fricassé de truites et aussi on se gaussera en matant les voisins ! Et aussi on invitr'a Arthurounet et on f'ra des concours de d'sous de bras qui puent et aussi.............................................

Toi té m'encombrerailles ? Té parles d'une histoire ! T'es com' ma soeur vieux boudin ! Y'aura toujours une ch'tite place pour toué ma crevasse ! qu'elle dit en entraînant la Geuse vers la bicoque.

J'ta dont jamais parlé de mon Arthurounet ?!! C'est mon amant à Thiers ! Il vaut pas la moitié de celui de Montbrisson, mais j'me faisaille vieille alors j'fa moins d'tri.

Mamy elle ouvre un fût pour fêter ça en attendant la Lady.

Lidie qui avait fini son travail de paperasse au cadastre, décida de rentrer chez elle.
La nuit était déjà tombée et les chaumières commençaient à s’éclairées, les rues de Thiers étaient paisibles.
C’est en arrivant dans la rue St Jean non loin de chez elle, qu’elle vit que la maisonnette récemment donnée à mamy Bigoud qui était elle aussi éclairée.

Tiens ! Je vais aller voir si tout ce passe bien là dedans, ce dit-elle.

Elle se planta derrière la porte en bois et vit un anneau de fer rouillé qui était destiné à la frapper, elle le prit donc en main et le frappa assé brutalement afin que la pauvre vieille entende le son.

TOC TOC TOC !

Mamy elle s'empresse d'ouvrir la porte. Elle n'est pas du genre à remettre sa coiffe en place et encore moins à se raser pour faire preuve de classe. C'est une bigoudène qui se respecte. Enfin... qui se respectait fût un temps...

Mon p'tit biiiiiiiichon ! Ben ça alooors !! Héé !!!! La Geuse !! Vient-en voir qui qu'c'est qué v'nu nous rendr' visite !! A nous ! les pauv' vieilles dindes que nous sommes. Délaissées et définitivement exclu de toute vie sociale à Thiers !! Ooooooh ma doué !! ( )

BOUHOoouuHOUUUhooooouuuuu- KURF KURF KUuuuuuuurf !!!!

Allons !! Viens t'en dont que j'te présentaille à la Geuse !qu'elle dit en tirant le jeune donzelle par le bras.

Lidie fit un énorme sourit quand la Bigoud ouvrit enfin la porte, la vieille femme semblait des plus heureuse de la visite faite par Lidie.

Entre que ch’te présente la Geuze, qu’elle disait la Bigoud.

Sur ce, Lidie ne se fit pas prier et accepta d’entrer afin de faire connaissance avec la fille de Bigoude, enfin tout du moins elle pensait bien que ce soit sa fille…

Merci Bigoud, c’est avec plaisir que j’accepte de rentrer dans ta nouvelle demeure…………et tout en franchisant la porte…………mais dit moi ! alors elle te plait la maison ?

Puis elle s’arrêta net devant une femme qui se tenait assise sur une de ces sortes de fauteuils a bascule.......la femme semblait elle aussi heureuse, elle sourie à Lidie la regardant de ses grosses binocles.

Oh ! Bonsoir damoiselle, vous devez être la Geuze ? Mamy Bigoud m’a souvent parlé de vous ! lui dit-elle en tendant la main vers elle afin de la saluer…

Mamy elle sourit en regardant la Lidie puis la Geuse. Elle ne peut contenir autant d'émotions. Et fatalement, quand l'émotion est trop intense, ben Mamy elle se fait dessus.
Elle sent alors la fiente lui dégouliner entre les cuisses et finir sur ses chausses fraîchement lavées.
Elle hausse les épaules en marmonnant quelques insultes puis se rapproche de la Lidie.

Viens dont t'asseoir Lady ! qu'elle dit en pointant une chaise à l'aide de sa canne.
Qué qu'tu veux ? à boire ? à boustifaille ? un p'tit tricot ? un p'tit dodo ? Dis moué !
Y doit ben m'rester une bouteille de tord boyaux dans c'te bicoque ! Ca t'frai ben plaisir ça ! Mmm ?! J'sais que ça t'frai ben plaisir !

Mamy elle s'approche de Lidie en remontant ses manches. Elle prend appui sur sa canne avec ses deux mains tout en fléchissant légèrement les jambes. Elle scrute son visage un moment avec ses petits yeux globuleusement ridés puis pince la joue de la Lidie. Elle avait toujours rêvée de faire ça Mamy.

Toué j't aime ben ! Einh dit la Geuse qu'on l'aime ben ?!

Elle pionce dans sa chaise à bascule la Geuse alors Mamy va chercher un petit plaid qu'elle dépose délicatement sur elle.

Viens Lidie ! On va aller discutaille dans la cuisine ! J'va t'montraille de quoi c'est composouille l'alcool de "tord boyaux" !

Mais dans l'euphorie, la vieille oublie le tas de fiente qu'elle a lachement laissé sur le sol tout à l'heure. Elle est en train de gliiiiiiiiiiisse Mamy ! (glissade digne des plus grands cascadeurs de notre temps -il faut le préciser-). Elle tente de se rattraper au bras de Lidie mais rien n'y fait ! V'la que Mamy elle entraîne la jeune Lady dans sa chute.

AIIIIIIE OUILLLLLLLE !!! Ca va mon p'tit ?! Dis moué que ça va ! Bouges pô !! J'va t'aider à t'relver !

Voyant la jeune femme reprendre ses ésprits, Mamy est rassurée. Elle tente alors de récupèrer sa canne coincée sous ses jambes. Elle prend appui sur le bidon de Lidie avec son coude pour se redresser mais dans un cri de douleur, Lidie convulse en se retournant. Et la... face dans la fiente, elle ne ressemble plus à grand chose la Lidie...

Ma doué !!!!!! Ma p'tiote pintade en houblon !! Comment qu'tu vas ?

Mamy elle passe sa paluche sur la joue de la p'tite pour enlever le plus gros.

Ne voyant pas la Geuze réagir, Lidie écouta mamy et vint s’installer à table.
Une odeur pestilentielle se fit alors humer dans la petite pièce, Lidie se dit un instant…….Pouah c’est l’odeur des vieux voilà tout.
Ne voulant vexer la Bigoud, Lidie ne dit mot et prit place sur une des chaises.
Puis la Bigoud vint exercer ses jambes dans un mouvement de flexion tout en pinçant les joues de la jeune dame en lui disant combien elle l’aimait.

Mais moi aussi la Bigoud je t’aime bien tu sais !

La vieille dame se retournant vers sa fille afin qu’elle acquiesce ses propos, s’appercu que celle ci dormait à point fermé.
Dans un mouvement de tendresse, la vieille dame mit un plaide sur sa fille et invita ensuite Lidie a rejoindre la cuisine afin de ne point faire de bruit.

Lidie accepta volontiers, elle se leva afin de suivre la Bigoud………..Mais l’odeur se faisant de plus en plus insoutenable, Lidie commença à soupçonner la vieille de s’être fait dessus.
Elle Observait la longue robe de la Bigoud afin d’y repérer une éventuelle trace de fiente……..C’est alors que dans une pirouette voltigeuse, les deux dames se retrouvèrent fesses au sol. Mais la vieille voulant se rattraper fit tourner lidie sur elle-même qui vint alors se retaler face dans la fiente de la Bigoud.

Elle se releva tant bien que mal, regardant Bigoud furax, la vieille avait bien remarquer les yeux rougissant de Lidie et essayait tant bien que mal a enlever le plus gros de la merdasse tout en prenant mille précautions avec Lidie prenant de ses nouvelles.

Mais ces efforts ne valaient rien, en frottant le visage de Lidie, des particules de haricots ( repas du midi sans doute) vinrent se placer entre ses lèvres.

BIGOUDDDDDDDDDDD !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! S’EN EST ASSE !!!!!!!!!!

Lidie était dégoûtée par l’odeur et ne pu point retenir son repas du midi, la voici qu’elle vomissait sur le carrelage blanc et noir.
Dans un mouvement de colère, elle se relève précipitamment…

JE M’EN VAIS ……………OU JE VAIS FAIRE UN MALHEURRRRRRRRRRRRR !!!

Lidie sortit alors furibond de la bicoque de la Bigoud et la Geuze en claquant la porte fortement, ce qui fit sursauter la geuze et la réveilla…

Adal avait trouvé un soir une invitation qu'il avait eu bien du mal à déchiffrer tant l'écriture lui paru provenir d'une personne atteinte d'alcoolisme aigü ou de la maladie de Parkinson. Il fit la liste des personnes qui pouvaient être atteinte de ces symptômes, mais très rapidement, il ne lui resta plus qu'une personne : la Bigoud !!!!

Il avait entendit qu'elle avait pris demeure à qques encablures de chez Brenza et lui. Ces bruits lui avaient fait craindre le pire pour son futur enfant, la réputation de Bigoud et la Gueuse les ayant devancées.

Il se rendit donc chez ces deux personnages haut en couleur et cognat doucement à la porte, bien décidé à avoir, avec ces nouvelles voisines, des rapoorts ..... de voisinage (qu'est ce que vous avez été imaginer !!!!)

BOUM BOUM BOUM.....

"Y a quelqu'un dans la cahute des ces dames ???"

IL attendit patiemment qques secondes devants la porte

Wam aussi avait reçu une invitation illisible. Elle s’était même demandée si ce n’était pas un enfant qui l’avait écrit. Mais bon, après plusieurs tentatives de lectures, elle avait réussi a déchiffrer, ........enfin il lui semblait, ..........enfin elle espérait aussi se tromper, mais non c'était bien le nom de .................Bigoud.

Une rumeur, pas très comique, avait circulé disant qu'elle avait emménagé dans la rue. Et une seconde, encore plus angoissante que la première disait qu’elle vivait avec ……… La Gueuse.

Mon Dieu !!! qu’allait-il advenir du quartier ??

Enfin, Wam était invitée, elle se devait d’y aller !!!

Elle voulait surtout avoir de bons rapports avec tous ses voisins, même si c’était la Bigoud et la Gueuse. Que le bon voisinage dure avec ces deux catastrophes ambulantes c’était une chose un peu incroyable, mais bon il fallait tout faire pour tenter le coup !!!

Elle enfila la robe qu’elle avait achetée au marché. Elle avait un tombé impeccable et lui seyait à merveille. Elle arrangea ses cheveux, en fit un chignon avec des mèches rousses et bouclées qui lui retombaient autour du visage et dans la nuque. Une fois prête, elle passa son châle sur ses épaules, prit le gâteau qu’elle avait préparé pour la circonstance et sortit.

En arrivant devant chez la Bigoud, elle vit Adal qui attendait devant la porte. Elle le trouva très beau habillé ainsi. On avait plutôt l'habitude de le voir avec sa tenue de boucher.

Il voulait sûrement faire honneur à la Bigoud et à la Gueuse !!! Il n'avait pas peur de trop leur plaire à toutes les deux !!! Il ferait mieux de se méfier, pensa-t-elle en riant au fond d’elle !!![/i]

Bonjour Adal, tu vas bien ? Et Brenza ? je vois que toi aussi tu es invité .

Et en murmurant elle rajoute

Mon Dieu tu as vu que nous avons hérité de ces deux catastrophes dans le quartier !!!! Quelle calamité pour nous !!![/color]

Depuis que Lady elle est partie, Mamy elle est triste. C'est comme si on lui avait retiré une partie de son cervelet ou pire encore ! Une partie de son colon...

BOUM BOUM BOUM.....

Uiiiii ?? C'est qui que v'là ?? qu'elle dit en s'approchant de la fenêtre eduite de miel (piège imparable pour les mouches et idéal pour concocter un flamby aux mouches servis sur un lit de miel).
Elle colle son gros nez entre les mouches et autres bestiaux et bave en voyant le jeune Adalberic.

Un bon morceau de jouvenceau c'lui la ! Et la quatin de jouvencellouille de Wamarine, elle f'rait un bon morceau pour mon fillot ! Ma doué ! v'la t'y pô que j'me r'met à causaille tout' seule moué ! L'est temps que la geuse se réveille tiens !

La vieille décolle sa face de la fenêtre en laissant une trace immonde de mélange de buée et de son quatre heures (en cherchant bien y'a surement deux trois poils de sa barbichette collés au miel ou aux derrières des mouches -moyen d'épilation trés fréquemment utilisé au moyen âge-)

Mamy elle file à la porte en prenant soin de remettre son corsage en place.

Demat les boyaux ! Entraillez dont ! Faisailles pô trop d'bruit parceque la geuse elle roupille ! Viendez j'vous a préparer des p'tites choses au miel ! KURF KURF Kuuuuurf !!

Adal attendait en compagnie de Wamarine et il commencait a se demander s'il ya vait bien qqu'un dans la cahute et surtout s'il ne s'etait pas trompé quand il croyait avoir découvert qui lui avait envoyé cette invitation.
Malgré tout, la présence de Wamarine, qui lui montra la même invitation le rassura un peu

"ON n'est pas aidé avec de telles voisines hein ? Bon, on fera avec, elles ne doivent pas etre si méchantes que ça les deux vieilles...".

Il lui sembla voir bouger derrière les fenetres, mais il n'etait pas tres sûr de lui. En étudiant les dites vitres, il se demanda bien quelle matière pouvait les enduire. Elles paraissaient si sales, si opaques, qu'il lui semblaient inconcevables qu'elles se soient salies aussi vite.

Il entendit un bruit derrière la porte et se demanda bien ce qu'il allait découvrir derrière. En voyant la tete de la Mamy (dont le net était enduit d'une drole de chose qui atrirait ... Les mouches).

IL entra le premier et tendit un petit paquet a Mamy. Adal avait mis de coté qques os des vaches et des cochons qu'il avait débité depuis qques jours.

"Tenez Mamy... plongés dans un bon bouillon de poules, c'est délicieux"

Une drole d"odeur se dégageait de cette maison, mais il était trop tard pour faire marche arrière

....laaaalalalAAAAAAAAllllllaaaaaalala... *hips* ...lalalalaaaaalalalaaaa....

C'est avec une pelleté de rondins de bois dans sa berouette, tous plus beaux les uns que les autres, que Colchik passe devant la biquoque des vieilles.
Ca grouille de monde là d'dans ! Et faudrait pas que le propriétaire de la forge d'à côté est fait copain copine avec les deux sauvages sans quoi il comprendrait bien vite d'où Coco sort tous ces rondins. Quelle idée de laisser tant de bois devant sa forge aussi... Tiens ! En pensant aux forges, faudrais que Coco passe voire Lidie.

Ne voulant pas prendre le risque de se faire repèrer avec son deux roues, Coco décide de planquer sa berouette dans le fossé en la recouvrant minutieusement de feuilles mortes. En relevant la tête, elle distingue la silhouette (grande, élancée, virile, rafinée ) d'Adal prostré devant la porte. Et ça à le don d'attiser sa curiosité.
Elle irait bien faire un tour là ti d'suite mais sa tenue de commando ne ferait que confirmer les rumeurs, et on l'accuserait encore de voler les rondins de bois du quartier.

Elle se jette alors sur la berouette, vire les feuilles mortes, les rondins et attrape son sac rattatiné par le poids du bois. Elle en sort son tutu de soule, lance un regard furtif autour d'elle, se déshabille et enfile son tutu. Tout de suite, elle a l'air plus classe ! frigorifiée, mais plus classe !

En s'avançant sûrement vers la biquoque, Colchik aperçoit la silhouette (grande, élancée, viri- ) de Wam'. Eux aussi ont du recevoir l'invitation des vieilles.
La curiosité prenant le dessus, elle avance en pointant le bout de son nez sur ses bottes. Sur ces bottes ?? Nananan... les bottes avec le tutu c'est pas terrible !
Elle retire donc ses bottes qu'elle balance dans le fossé (pas trés n'écologique tout ça) et se précipite vers Adal et Wam en souriant niaisement.

Glllglglglllggglll... Bonsoir, bonbonsoir ! C'est bien que vous soyez là ! C'est important les relations de voisinage !

Quel homme galant ce Adal, au moment de prendre des risques, il passe devant !!! Pensa Wam en le suivant dans la maison. A ce moment-là, Coco arriva.
Glllglglglllggglll... Bonsoir, bonbonsoir ! C'est bien que vous soyez là ! C'est important les relations de voisinage !

Tiens Bonsoir Coco toi aussi tu es invitée ? C’est bien oui on fait le maximum pour s’entendre tous ! Dit Wam en jetant un regard très surpris sur les pieds sans chaussures de Coco. Tu as vu que tu as oublié de mettre tes chaussures?


Tenez Mamy j’ai fait un gateau vous le mangerez avec la Gueuse !

Wam tendit le gateau à Mamy. Il embaumait l’orange, mais le parfum du dessert n’arrivait pas a couvrir cette odeur lourde qui planait dans la maison. Wam regarda Adal d’un air entendu et elle comprit qu’ils pensaient la même chose tous les deux et surtout qu‘ils avaient senti la même chose.

Wam tira une chaise pour s’asseoir, elle eut la grosse et désagréable surprise de sentir les doigts qui restaient collés. Pffffffffffff elle aurait donné n’importe quoi pour être loin, mais bon !!!!!!


Beurk les relations de voisinage commençaient bien !!!!!!!!!!!!!!!

Mais non Mamy je fais pas la moue, je vous remercie de votre invitation, c'est gentil de penser aux voisins !!! dit Wam pour meubler le silence pesant.

Puis elle jeta un coup d'oeil comme un appel au secours vers Coco et Adal pour leur demander implicitement de prendre le relais.

Toujours assise parce qu'elle n'osait plus se lever et rester debout pour ne pas géner Bigoud, elle se faisait toute petite pour tenir le moins de place possible sur la chaise.

Agirl, rentrée de Montbrisson pour régler quelques dernières affaires à Thiers, se dirigea tout naturellement vers l'auberge angevine pour y passer la nuit. Sur le chemin, elle se souvint des événements qui y avaient animé ce lieu et ralentit son pas. Etait-ce une bonne idée que d'y passer la nuit seule? Elle ne s'en sentait pas la force car les retrouvailles avec Casey l'avait réhabituée à être en compagnie, et bien que la présence mystérieuse à l'auberge ne semblait nullement aggressive, elle ne se sentait pas d'attaque pour l'affronter seule.

Elle resta un moment indécise dans la rue St Jean quand lui revint en mémoire l'invitation de Bigoud.

Mouerf... la Mamy ou le fantôme... tu parles d'un choix...

Elle décida de se rendre tout de même chez la vieille, histoire de voir si elle avait fait la connaissance du fantôme juste après son départ et si elle était sortie indemne de l'expérience.

Arrivée devant la bicoque, Agirl observa les alentours. L'intérieur semblait éclairé et elle vit quelques ombres à travers la fenêtre opaque.

Tiens... elle n'est pas seule?... Ses voisins auraient accepté son invitation?...Mouahahaha!!! Trop forte la Bigoud, hihi...

Elle se rapprocha de la fenêtre, curieuse, et plaqua son front contre la vitre pour essayer de reconnaître les invités. Difficile à travers la fenêtre crasseuse. En tout cas, ils n'avaient pas l'air très à l'aise, ni très enchantés. Il régnait dans la pièce comme une ambiance de mort, avec seule Mamy qui papillonnait surexcitée d'un invité à l'autre. En s'éloignant de la fenêtre, Agirl décolla son front dans un" schbop" retentissant, un bruit qui n'était pas sans rappeler celui d'une bouteille de champagne qu'on venait d'ouvrir.

Gnnnnniiirk! C'était quoi ce truc gluant sur la fenêtre????!!!... Aaargh!!! J'veux même pas savoir!!!

Toujours plantée sur le pas de la porte, Colchik regardait Wam' qui fixait ses pieds sans chausses.

Tu as vu que tu as oublié de mettre tes chaussures?

Ben ui j'ai hum... je suis en pleine cure... suis devenue dépendante aux chausses dernièrement et faut pas déconner avec ça. Le chaman de Lyon il m'a dit qu'on pouvait mourrir d'une telle dépendance !

Ma doué !! Qué que tu fais Polchik ? J'a pas d'mandaille qué tu viennes à moitié à poil !

Gnnngngngngnnn... Moi c'est Colchik Mamy ! Pis suis pas à moitié à poil...

Coco sentit les p'tits doigts rabougris de la vieille se poser sur son épaule afin de mieux l'attirer dans son antre. Un léger frisson lui parcourut l'échine. Elle profita que la vieille n'ait pas encore fermée la porte pour prendre une grosse bouffée d'air frais et pour jeter un coup d'oeil au buisson pour s'assurer que personne ne tombe sur sa berouette et sur ses ......... Mais c'est Agir !!!!!
Coco montra la fenêtre du doigt en se tordant de rire. mais Mamy toujours aussi perspicace, s'empara de drôle de trucs qu'elle fourra dans le gosier de Colchik.

Hey Agir !! R'gardes Mamy ! Y'a Ag-roumph groumph groooumph !! Mmm !! C'est bon ça Mamy ! C'est mielleux ! MIAM !!
J'vous disais qu'Agir était derrière la fenêtre ! Allez donc voire !

Coco file s'asseoir aux côtés de Wam en s'emparant de l'assiette de trucs mielleux.

Tiens Wam ! Goutes ! C'est pas mauvais !!

Alors qu'Agirl essayait de se débarasser du truc poisseux sur son front, elle entendit Colchik s'écrier :

Hey Agir !! R'gardes Mamy ! Y'a Ag-roumph groumph groooumph !! Mmm !! C'est bon ça Mamy ! C'est mielleux ! MIAM !!
J'vous disais qu'Agir était derrière la fenêtre ! Allez donc voire !

Elle se retourna vers la porte et s'apprêta à saluer la Coco quand elle vit un truc blanc ramper le long du menton de la damoizelle et s'écraser par terre. Agirl s'approcha pour voir ce que c'était alors que Coco était déjà retournée à l'intérieur et fit un bond en arrière en voyant une grosse larve grouillante et dégueulasse qui tentait de rejoindre un abri quelconque.

Beeeerrrrk!!! D'où que ça sort ce truuuuuc!!?

Elle frémit quand elle se souvint que Coco avait parlé d'un truc mielleux dont la Mamy l'avait goinfré, puis son regard se posa de nouveau sur la fenêtre poisseuse, et ses doigts sur son front. Elle sentit un truc vibrer entre ses doigts et eut un frisson de dégoût.

Mais... mais... c'est des mouches... fit-elle en découvrant les insectes dans sa main.

Ouhlala... Tout compte fait je vais repartir directement à Montbrisson moi, pas de soirée chez Mamy, pas de nuit à l'auberge, taillos direct rejoindre Casey moi!!!

Oooh les pauvres!!! ajouta-t-elle en jetant un coup d'oeil vers la fenêtre. Mais qu'est-ce que la vieille Bigoud est en train de leur faire bouffer???!!!

Elle se rapprocha de la porte tout en veillant à rester cachée puis hurla de toutes ses forces en se pinçant le nez pour masquer sa voix :

SURTOUT NE MANGEZ PAS LES TRUCS AU MIEL DE LA BIGOUD!!!!

Puis elle s'éloigna du lieu à toute vitesse.

Dit Coco, c’est vrai tu as l’air de te régaler !!!!!!! Dit Wam en prenant l’assiette des mains de sa voisine de table.

A ce moment-là tout le monde se retourne, un cri étouffé mais quand même assez audible leur arriva jusqu’au oreilles.

SURTOUT NE MANGEZ PAS LES TRUCS AU MIEL DE LA BIGOUD!!!!

Mamy, debout près de la porte, l’ouvrit aussitôt en pensant que quelque’un devait encore arriver. Mais non!! Personne si ce ne sont des bruits de pas qui s'éloignaient dans la rue. Pourtant, malgré l' étouffement de la voix, Wam avait bien cru comprendre qu’il valait mieux éviter de manger ; de toute façon vu l’aspect de l’assiette, de la chaise, des vitres et de tout le reste, elle avait l’appétit coupé. Elle qui était une jeune fille si délicate et au palais si fin, se demandait encore une fois ce qu'elle faisait là et comment elle allait se sortir de ce guépier, encore qu'elle fut soulagée que la gueuse dormait parce que les deux ensemble c'était même pas la peine d'y penser.

Non sans façon pour moi, merci quand même, je suis pas très bien en ce moment et j’évite de manger.

Sur ce, elle passe l’assiette a son voisin de table, Adal, qui ne disait rien depuis un bon moment mais dont le regard scrutait en détail toute la maison…

Adsal était comme tétanisé par le spectacle qui s'offrait à lui... Une maison crasseuse, une Mamy... égale à elle même...

Une voix venant de la rue l'avait sortie de sa torpeur. Elle se retrouvait désormais avec une assiette à la main et un appétit...pas tres développé...

Il jetta un oeil vers Wam qui faisait sa mijorée et un autre (ben ca tombe bien, j'en ai deux des "oeils") sur Colchik qui semblait dévorer avec appétit le contenu de l'assiette

Adal était partagé entre son envie d'avoir des relations de bons voisinages (et son éducation, parce que sa maman lui avait tjrs dit de manger ce qu'on lui donnait de bon coeur) et son cerveau qui l'empechait d'ouvrir la bouche pour avaler quoique ce soir

"Je suis désolé Mamy, mais j'ai mangé une demi cote de boeuf avant de partir. Brenza n supporte plus l'odeur de la viande cuite, alors je suis obligé d'en manqer à mon échoppe"

Il repoussa l'assiette vers Coco, l'invitant à finir son assiette